DISCOURS DE NOEMÍ ESPINOZA MADRID, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE, À L’OCCASION DU DIALOGUE DE HAUT NIVEAU ENTRE LE CONSEIL MINISTÉRIEL DE L’AEC ET LES ETATS OBSERVATEURS
Excellences,
Honorables Ministres,
Distinguées Délégations,
C’est un honneur de m’adresser à vous à l’occasion de cette importante session. Permettez-moi de commencer en souhaitant la bienvenue à toutes les délégations de nos États membres, Membres associés et Observateurs. Votre présence réaffirme la valeur de l’Association des États de la Caraïbe en tant que forum politique et de coopération régionale indispensable.
Je souhaite exprimer ma profonde gratitude à la Présidence du Panama, en particulier au ministre des Affaires étrangères Javier Martínez-Acha Vázquez, pour son leadership visionnaire et son engagement indéfectible en faveur de la revitalisation de l’AEC. Sa détermination, ainsi que celle de son équipe, ont été essentielles pour nous réunir aujourd’hui afin de renforcer ce mécanisme. Je remercie également le personnel du Secrétariat de l’AEC pour son travail constant et professionnel, qui rend possible le succès de rassemblements tels que celui-ci.
Il y a deux ans, à Antigua, au Guatemala, lors du neuvième Sommet des Chefs d’État de l’AEC, la possibilité de fermer l’Association avait été évoquée au sein même du Secrétariat. Néanmoins, nos États membres en ont décidé autrement. Vous avez donné mandat pour revitaliser l’AEC et, par la Déclaration d’Antigua, nous avez confié la responsabilité de renouveler ce mécanisme.
J’ai pris ce mandat avec le plus grand sérieux et, aujourd’hui, l’AEC se projette à nouveau avec un dynamisme renouvelé. Sous la direction du Panama, et avec l’engagement de chacun d’entre vous, nous allons à contre-courant : vers une AEC renouvelée et revitalisée, plus ambitieuse et plus connectée aux besoins de nos peuples, avec la conviction que notre rôle dans la région est plus nécessaire que jamais.
L’engagement de revitaliser l’AEC exige que nos actions soient soutenues par un cadre stratégique à long terme. Cette transformation ne peut être réalisée qu’avec le soutien et l’engagement de tous : États membres, Membres associés et Observateurs. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons donner à notre Association le dynamisme et la pertinence dont elle a besoin pour répondre aux défis actuels. Cet effort collectif se concrétise dans le Plan stratégique de l’AEC 2025–2035, conçu comme une feuille de route commune, reflétant la vision de notre adhésion, enrichie par le dialogue avec nos Observateurs, et visant à fournir des réponses concrètes aux défis actuels de la Grande Caraïbe.
Ce Plan stratégique 2025–2035 ne se contente pas de réaffirmer les domaines thématiques que nous connaissons déjà. Ce qui le distingue, c’est qu’il les approfondit et, surtout, qu’il se positionne comme un mécanisme pour affronter les défis actuels de la Grande Caraïbe : de la crise climatique et des inégalités sociales à l’urgence d’améliorer la connectivité et de repositionner notre voix collective sur la scène internationale.
Le Plan repose sur une vision claire : une Grande Caraïbe unie et résiliente, qui autonomise ses communautés, protège notre mer commune et promeut un développement durable et inclusif, avec l’égalité et la dignité au cœur. Pour y parvenir, il s’appuie sur nos principes fondateurs de consultation, de coopération et d’action concertée, renforcés par des valeurs telles que la solidarité, la justice sociale, la neutralité, la souveraineté régionale et la durabilité.
L’innovation est également au cœur du Plan et se reflète dans son architecture de travail :
Il définit des résultats d’impact stratégique avec des objectifs mesurables pour démontrer des progrès réels vers 2035.
Il inclut des stratégies d’action détaillant comment l’AEC soutiendra ses États membres et partenaires, en tirant parti de sa capacité de coordination.
Il établit des accélérateurs transversaux tels que la numérisation, le financement innovant, ainsi que la coopération Sud–Sud et triangulaire.
Il identifie des catalyseurs stratégiques personnes, processus, technologie, coopération et partenariats pour garantir les capacités nécessaires à l’exécution de son mandat.
Il fournit une feuille de route pour la mise en œuvre et le suivi, avec des indicateurs, des mécanismes d’évaluation et des boucles d’apprentissage pour assurer la transparence et la redevabilité.
Je souhaite aussi souligner le processus qui a conduit à la construction de ce plan. La première phase a été complétée avec la proposition d’une Vision stratégique, issue de la Réunion de haut niveau tenue en mai dernier, qui a réuni les États membres et l’équipe technique de l’AEC et nous a donné un horizon commun pour avancer en tant que région.
Nous sommes maintenant dans la deuxième phase, centrée sur l’affinement des résultats d’impact, des stratégies et des accélérateurs. Selon le calendrier convenu, en novembre, nous finaliserons le document stratégique, incluant les mécanismes de suivi, d’évaluation et de gestion des risques. Ensuite, deux consultations informelles auront lieu avec les États membres — la première à la mi-novembre et la seconde en décembre — afin de revoir et d’enrichir le projet. En janvier 2026, le Plan stratégique sera présenté à une réunion ministérielle extraordinaire pour examen et approbation formelle.
En résumé, il ne s’agit pas d’un plan de plus. C’est une feuille de route partagée, axée sur les résultats, qui permettra de revitaliser l’AEC, de donner une cohérence à nos actions et de répondre efficacement aux réalités de la Grande Caraïbe.
Le caractère transformateur du Plan stratégique 2025–2035 de l’AEC nous oblige aussi à réfléchir à la manière de garantir les moyens de sa mise en œuvre. Revitaliser l’AEC ne peut pas rester un simple effort d’idées ; nous devons assurer les ressources nécessaires pour traduire cette aspiration en projets concrets et en résultats tangibles.
Dans ce contexte, nous avons mis en place un Fonds subsidiaire, qui ouvre la possibilité de mobiliser des ressources additionnelles de manière transparente et stratégique. J’invite respectueusement nos États observateurs à envisager leur participation à cet effort, non pas comme un geste utilitaire, mais comme une manière concrète d’accompagner la transformation de l’AEC et de projeter la Grande Caraïbe comme un acteur pertinent de la coopération internationale.
Avec ce cadre renforcé, nous avons déjà commencé à agir et à démontrer ce que peut accomplir une AEC revitalisée. Permettez-moi de partager trois exemples :
Sous la présidence du Panama, nous organisons une Conférence régionale sur l’aide humanitaire et le développement pour la République d’Haïti, car nous ne pouvons rester indifférents à la situation de l’un des nôtres, et parce que la Grande Caraïbe a la responsabilité d’agir comme un pont de solidarité et de coopération internationale.
Avec les Émirats arabes unis, et dans le cadre du Sommet mondial des gouvernements, nous tiendrons la dixième Conférence internationale de coopération. Pour la première fois, elle se déroulera à Dubaï, offrant une plateforme mondiale dynamique et une occasion sans précédent pour la Grande Caraïbe et la région MENA de travailler ensemble.
Sous la direction du Panama, nous préparons également le Forum des affaires de l’AEC, qui se tiendra en janvier dans le cadre du Forum économique de la CAF, pour promouvoir l’innovation, la diversification économique et les opportunités de croissance.
Ces exemples montrent que nous faisons les choses différemment : en priorisant, en livrant et en projetant, toujours avec la conviction qu’une AEC active et renouvelée peut réellement faire la différence pour l’avenir de la Grande Caraïbe.
Permettez-moi à présent de me concentrer sur un aspect central de ce processus de revitalisation, et qui est aussi la raison de notre réunion : le rôle des Observateurs. Aujourd’hui, nous célébrons le premier exercice formel de dialogue structuré entre nos ministres et les pays observateurs. C’est une étape sans précédent dans l’histoire de l’AEC, et sa signification va bien au-delà du symbolique.
Vous, nos Observateurs, êtes des partenaires essentiels qui avez apporté savoirs, financements, réseaux mondiaux et perspectives diverses. Ce soutien a été vital pour mettre en œuvre des projets et même pour avancer dans ce processus de planification stratégique. Mais nous voulons aller plus loin, en approfondissant cet engagement par un dialogue qui permette d’entendre vos points de vue et de bénéficier de vos retours.
Ce nouvel espace de dialogue est plus qu’une opportunité de coopération ; c’est aussi une expression de la pertinence croissante de l’AEC. Nous voulons qu’il marque un avant et un après dans la façon dont nous concevons notre relation avec les Observateurs comme alliés stratégiques, en réaffirmant la vocation de cette Association à projeter la Grande Caraïbe vers d’autres régions du monde avec une plus grande légitimité, visibilité et influence.
Excellences,
L’AEC répond à une nécessité historique : articuler la coopération régionale pour relever des défis qu’aucun pays de la Grande Caraïbe ne peut résoudre seul. Il s’agit de résilience climatique, de réduction des coûts logistiques, de diversification productive, de protection de notre mer des Caraïbes, mais aussi de renforcer notre position collective sur la scène internationale.
Avec le leadership du Panama, avec le dévouement de ce Secrétariat et avec l’engagement de chacun d’entre vous, nous consoliderons une AEC plus efficace, plus inclusive et plus visible. La Grande Caraïbe possède une richesse unique : sa mer, sa culture, sa créativité et sa résilience. Mais cette richesse ne prend son véritable sens que lorsqu’elle se traduit par de meilleures conditions de vie et un véritable bien-être pour nos peuples. Notre responsabilité est de la projeter avec fierté et avec la certitude que, unis, nous sommes plus forts.
Cette force sera encore plus grande si nos Observateurs trouvent ici un espace légitime et productif pour s’engager directement avec nos ministres, partager leurs priorités et construire des projets communs. Leur participation enrichit nos décisions et élargit la portée internationale de l’AEC.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous invite à voir dans cette Association non pas simplement un mécanisme institutionnel, mais un outil stratégique pour transformer l’avenir de la Grande Caraïbe. Que son existence ne soit plus jamais remise en question ; au contraire, que son rôle indispensable soit reconnu pour donner une voix à la région et la projeter sur la scène mondiale.
La Grande Caraïbe a beaucoup à offrir à la planète, et l’AEC est le véhicule pour y parvenir. C’est notre engagement stratégique, mais surtout, c’est notre responsabilité historique envers nos peuples. Dans le contexte international actuel, cette responsabilité devient encore plus urgente, nous appelant à agir avec davantage d’unité, de détermination et de vision d’avenir.
Je vous remercie.
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